Voyage à Nantes - CIPAC 2001

Les 14, 15 et 16 novembre 2001, nous sommes à Nantes pour le 3ème Congrès Interprofessionnel de l’Art Contemporain (CIPAC).


Nous décidons d’arriver une journée avant le début du congrès afin de rencontrer les Post-Diplômes de l’Ecole des Beaux-Arts de Nantes. Chose faite le mercredi 14 à 10h. La rencontre se passe en présence de leur tutrice, Clémentine Deliss. Les discussions portent surtout sur les définitions actuelles de l’" artiste " et du " public " (les nouvelles technologies permettent-elles d’ouvrir la porte à un public plus vaste c’est-à-dire international, changent-elles le rôle de l’artiste ?). Qu’est-ce qu’une audience internationale ?

L’après-midi est consacrée aux visites : musée des Beaux-Arts (exposition Picasso), galeries (quelques découvertes notamment à la Zoo Galerie ( Neal Beggs), et Lieu Unique avec l’exposition " Aller-retour ", échange artistique avec Anvers).
À 18h, il est proposé de venir retirer les dossiers du Congrès au FRAC. Certains s’y rendent, tandis que d’autres préfèrent assister à une conférence d’Orlan à l’Ecole des Beaux-Arts, puis se rendre à l’Espace des Olivettes pour voir des performances d’étudiants.

Jeudi 15 décembre, le congrès commence dans sa partie publique. Les réunions préparatoires des membres du CIPAC avaient commencé quelques mois plus tôt sur des thèmes variés afin de cerner les orientations que le congrès se devait de prendre. Le résultat est un sujet de débat on ne peut plus vague :”l’art, des artistes, des professions, changer les conditions de l’art en France”. Ce thème reste cependant ouvert, l’inclusion, notamment celle des artistes, étant une volonté de ces rencontres.
Les différentes tables rondes sont plus précises en revanche, quoique souvent mal gérées par les divers modérateurs ce qui donne lieu trop souvent à un brouhaha continu créé par une assistance en désaccord. La matinée de jeudi s’intitule Des artistes et des professions. Les discussions sont consacrées aux pratiques artistiques de ces dernières années, et à la question des activités multiples de l’artiste, en se focalisant plus particulièrement sur les conséquences de celles-ci sur son statut.
Le début de l’après-midi se divise en deux parties, sous la forme de deux tables rondes distinctes. L’une est consacrée aux aspects économiques de la vie artistique (financement des productions, diffusion par le biais des nouveaux réseaux) ; l’autre est consacrée aux aspects juridiques et à la notion de droit d’auteur. Le contenu de ces tables rondes n’a cependant pas été respecté, en dépit de la présence des modérateurs (si tant est que l’on puisse dire que les différentes interventions apportaient un contenu réel, et n’avaient pas de rôle informatif ou publicitaire). Les débats de fin d’après-midi sont moins suivis et souvent interrompus par des revendications venant de différents syndicats qui ne cesseront de se manifester durant ces deux jours, ponctuant sans cesse les rencontres de règlements de compte personnel avec les différents représentants des ministères (AFAA, DAP…).

La journée de vendredi connaît un pic de fréquentation vers 14h30, quand chacun se presse d’aller écouter le discours de la Ministre de la Culture et de la Communication, Catherine Tasca, qui reste évasif. La matinée est consacrée à un débat enfin constructif sur la question de l’artiste enseignant auquel participent, entre autres, Orlan et Hélène Mugot (présidente de la Coordination Nationale des Enseignants des Ecoles d’Art). Cette table est essentiellement marquée par une intervention de Klaus Rinke qui apporte un regard étranger sur la situation française, à l’instar des intervenants de la table ronde suivante : Chris Deacon, Bart de Baere ou encore Catherine David. L’après-midi, les débats tournent autour du thème l’artiste/élu, l’artiste et l’élu, débat censé évoquer les responsabilités de l’artiste et de nos représentants politiques. Le débat se conclut, devant un public maintenant restreint, avec un bilan de la sociologue Catherine Balle.


Pour conclure au sujet de ce 3ème Congrès du CIPAC, nous pouvons dire tout d’abord que nous avons plus appris sur les intervenants que sur les thèmes à partir desquels ils étaient censés discuter.Trop souvent disparates les diverses interventions ne permettaient pas d’élaborer une synthèse utile pouvant servir de base à la résolution des problèmes évoqués.
Nous devons cependant au rapport du sociologue Alain Quémin, traitant de la position internationale de l’art " français ", le sujet des altercations les plus virulentes, mais aussi les partis pris les plus engagés.

Au final, si le CIPAC ne fut pas le lieu d’une véritable discussion, il posa peut-être les prémices à la constitution de professions en mutation profonde. Il devrait aussi être suivi par la mise en place d’un " observatoire permanent de l’art contemporain ".


Les moments les plus intéressants ont rarement été les discussions dans le cadre du congrès souvent perturbé par des allers et venus incessants rythmé par ce tiraillement ambiant entre ennui et conscience professionnelle.
Ajoutons que ce congrès, surtout, était l’occasion de rencontres, notamment lors des repas, ou de retrouvailles pour certains d’entre nous. Et pour ne pas oublier le sujet de tous nos débats, une " Nuit de l’Art Contemporain " fut organisée au cours de la soirée de jeudi. Elle nous a permis de découvrir Nantes à travers une intervention vidéo de Pierre Huygues, de visiter les Beaux-Arts et de voir quelques travaux des élèves en nocturne ainsi qu’une présentation des vidéos d’Eva et Adel. La soirée se termina au Lieu Unique, où tout le monde s’était déplacé, dans une ambiance de " soirée parisienne ".